C’est au printemps 2019, alors que ça faisait un peu plus d’un an que je bossais en parfumerie, que j’ai pris la décision de m’inscrire au C.A.P. Esthétique.
Ce sont mes collègues qui m’y ont poussée. Avec toutes mes connaissances en cosmétiques et en parfumerie, il fallait que je le passe. C’est un bagage de plus, la clé pour ouvrir les portes.
Elles m’ont rapporté tous leurs cours d’esthétique.
Au début, je voulais faire une VAE mais les formalités me faisaient plus peur qu’autre chose. La VAE, c’est un dossier très lourd à préparer.
Alors me voilà partie pour m’inscrire en candidat libre. Je flippais quand même, car les poils et l’épilation ce n’était pas mon truc. Mon domaine à moi, c’était le conseil, la cosmétologie, la composition des parfums, le maquillage…
Je m’étais d’ailleurs renseignée pour devenir désigner olfactif mais à 7000€ l’année, j’ai vite envisagé autre chose. Le métier de “Nez” était aussi un rêve de petite fille pour moi, mais à 20000€ la formation, il a vite été brisé.
À l’automne 2019, ça y est je saute le pas, je m’inscris en candidat libre.
Je me suis mise à étudier en plus de la pratique à la parfumerie. En janvier 2020, trop bien, je reçois ma convocation pour le printemps.
Mais le Covid est passé par là. Confinée et avec la parfumerie fermée, c’est la galère car je peux oublier la partie pratique à l’institut.
Heureusement, internet est magique. J’enchaîne alors les vidéos, les tutoriels…
Et puis, je reçois un mail du rectorat, les examens sont annulés et reportés à l’automne. Du coup, ça tombe bien, j’ai du rabe pour étudier. Je m’y mets à fond. Je retourne à l’école, mais comme les enfants, c’est l’école à la maison.
Je prépare mon dossier de vente pour les examens. Je révise la biologie, la cosmétologie, la technologie des appareils, les techniques d’épilation…
Et puis la dépression post confinement est passée par là. Je ne savais plus ce que je voulais faire. J’étais perdue, au fond du gouffre, à bout de nerfs, en plein doute existentiel.
Comment vais je réussir à obtenir mon CAP sans pouvoir m’entraîner?
Je décide donc de ne pas y aller. Je me dis que c’est certain, je ne l’aurai pas. Et mes collègues ont encore été là pour me soutenir. “tu devrais y aller quand même, tu en es capable ! ” me disaient elles.
J’ai réfléchi longuement. Après tout, j’avais reçu la nouvelle convocation.
Et dans un regain d’énergie, j’ai décidé d’y aller, de tenter le coup. Je voulais valider mes compétences, mes connaissances et mes acquis .
En septembre, je fonce, je trouve une modèle, une amie qui accepte de le faire pour moi.
Une journée marathon nous attendait. Levées aux aurores, on fonce.
Quand je découvre le sujet, je stresse, je n’ai qu’une envie, m’échapper, de partir en courant. Et puis au final j’y suis, alors plus possible de reculer. Épilations, soin des pieds, pose de vernis, soin du visage et maquillage.
Le lendemain, c’était l’épreuve de vente avec le dossier pro. Je réussis l’épreuve haut la main. Normal, en même temps, c’est mon Métier.
Et puis il va falloir avoir de la patience, les résultats ne seront publiés que fin Novembre. Du coup, je retourne à ma vie, au boulot pour 3 jours. Quelle coïncidence, alors que je viens de passer mon diplôme mon contrat n’est pas reconduit.
Peut-être ont-ils eu peur que je demande une augmentation ? Lol.
En attendant, ils ont préféré l’incompétence aux connaissances et à la qualité des conseils. La mauvaise humeur à l’accueil et à mon sourire bienveillant pour ma clientèle. Une clientèle que j’ai fidelisée et qui venait pour avoir mes conseils.
Et puis le 19 Novembre, le résultat tombe à 16h. Je me précipite sur le site du rectorat et là, à ma grande surprise, je suis ADMISE. Whouaou je suis trop fière. Je suis officiellement Esthéticienne. Je recevrai le relevé de notes et le diplôme en Janvier 2021.
Je ne regrette absolument rien. Maintenant, je peux prendre soin de mes clientes, les fidéliser, comme je le faisais déjà en boutique. Mon expérience est un tremplin, le début d’une longue et belle carrière.
Ma vie aurait pu être tout autre, si j’avais baissé les bras. Ma patronne m’a finalement rendu service.
Alors, si vous aussi vous doutez, foncez car il vaut mieux une action imparfaite qu’une parfaite inaction.